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12 février 2006 7 12 /02 /février /2006 02:21

en cours d'édition...

 Les Portes de la Perception

d'après Aldous Huxley

 

Sur le rabat de la couverture des éditions du rocher de 1991, on peut lire :

Par l'ingestion de mescaline, Aldous Huxley rejoint à son tour le paradis artificiel de Nerval et de Baudelaire. Mais l'originalité de cette expérience tient à la volonté scientifique qui l'anime : en 1954, c'est sous contrôle médical que le romancier absorbe la drogue dans le but d'ouvrir, selon l'expression de William Blake, "les portes de la perception" et de "connaître, par l'interieur, ce dont parlait le visionnaire, le médium, et même le mystique, le miracle (...) de l'existence dans sa nudité, la Réalité manifestée. Outre ce récit initiatique, éponyme de l'ouvrage, sont rassemblés ici des essais qui témoignent d'une recherche spirituelle constante depuis "la philosophie éternelle" (1945). A travers une culture syncrétique qui traite avec une même ferveur la pensée bouddhiste zen et le dogme catholique, se décine le soucis de mettre chacun sur  la voie de l'illumination par la contemplation et le recueillement. Cette orientation donne aux réflexions de Huxley sur le temps, l'art, le progrès et surtout la violance et la paix, une dimension intemporelle".

 

"Les pieds, par exemple, de ce fauteuil - combien miraculeuse était leur tubularité, combien surnaturelle l'égalité polie de leur surface ! Je passais plusieurs minutes - ou fut-ce plusieurs siècles? - non pas simplement à contempler ces pieds en bambou, mais à les être effectivement - ou plutôt à être moi-même en eux; ou, pour être encore plus précis ( car le "moi" n'était pas en cause dans cette afffaire, non plus qu'en un certain sens, ils ne l'étaient, "eux" ) à être mon non-moi dans le non-moi qui était mon fauteuil."

(...)

"Ces effets de la mescaline sont du genre de ceux auxquels on s'attendrait à la suite de l'administration d'une drogue ayant le pouvoir de diminuer l'efficacité de la valve de réduction cérébrale. Quand le cerveau manque de sucre, le moi sous alimenté s'affaiblit, ne peut se tracasser pour entreprendre les tâches nécessaires et ennuyeuses, et perd tout intérêt à ces rapports spatiaux et temporels qui sont si importants pour un organisme préoccupé d'améliorer sa situation dans le monde. A mesure que l'Esprit en Général s'égoutte en passant à côté de la valve qui n'est plus hermétique, toutes sortes de choses biologiquement inutiles se mettent à se produire. Dans certains cas il peut y avoir des perceptions extra-sensorielles. D'autres personnes découvrent un monde de beauté visionnaire. A d'autres, encore, est révélée la splendeur, la valeur infinie et la richesse de signification de l'existence nue, de l'évènement donné et non conceptualisé. Au stade final de l'absence du moi, -et je ne sais si aucun preneur de mescaline y est jamais parvenu - il y a une "connaissance obscure" que Tout est dans tout, - que Tout est effectivement chacun. C'est là me semble-t-il, le point le plus proche où un esprit fini puisse parvenir de l'état où il "perçoit tout ce qui se produit partout dans l'univers".

"les portes de la perception", huxley

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